Et bien nous sommes le premier Mai et il pleut..... Entre la neige du billet précédent et la pluie de celui-ci, nous avons eu quand même quelques jours de météo agréable qui ont permis (enfin) de mettre le nez hors des bâtiments. Difficile de vous raconter en un billet un mois à la ferme, mais on va essayer de résumer :
Cultures, cultures :
Ce ne sont pas celles des musées, plutôt celle des champs pour l'instant... Ce mois ci, c'est engrais et surveillance des céréales et prairies semées à l'automne dernier. Rajoutez à ca les "semis de printemps" : le semis de céréales qui n'ont pas besoin de dormir en terre pendant l'hiver, et toutes les semaines sont occupées.... Et accessoirement aller ramasser les pierres qui sont remontées lors du travail du sol (Dieu que la terre est basse pour une grande gigue comme moi)
Pourl le reste du temps, je me suis occupé d'une bonne partie de l'engrais, c'est là que ca se gate : il faut passer l'épandeur tous les 15 mètres dans le champ, manque de chance, on ne voit pas l'endroit où l'engrais est déposé..... On ne voit que les passages de roues des tracteurs, il faut calculer à chaque passage que le tracteur doit se trouver à 7,5 mètres du passage précédent pour éviter de "recouvrir" les passages précédents et de griller éventuellement la culture par un excès d'engrais.... Ca me rappelle mes premiers passages de produits phytos, en moins compliqué, je n'ai pas de risque de mettre l'outil dans la haie. Et pour savoir si c'est bien fait.... Il faudra attendre la récolte !
Le progrès social en marche :
Camarade paysan si toi aussi tu veux profter des vacances comme tout ces feignants de salariés...euh, je voulais dire comme tout ces pôvres gens qui habitent en ville, ne t'installe pas tout seul, choisis des associés : tu vas te payer quelque bonnes séances d'engueulade que tu n'aurais pas en étant tout seul, mais au moins tu pourras te payer aussi quelques semaines de vacances quand tu en auras marre de la ferme... Et bien c'est ce qui nous est arrivé il y a tout juste 2 semaines ce qui nous a permis de nous échapper en Normandie pour changer d'air. Et occasionnellement de passer par Paris, ce qui m'a permis de recharger mon foie en produit divers et variés ! Le passage était court (moins de 24 heures !) mais intense, ravi d'avoir retrouvé Paris "en touriste" et de croiser quelques têtes. Evidemment je n'ai pas pu voir tout le monde, promis la prochaine fois on comble les lacunes.
Ce sera toujours "rigolo" de retrouver le métro aux heures de pointe, en se disant que ca n'est plus notre quotidien !!!
Kontrole !
Retour de vacances, la blague du jour : notre ferme va connaitre les joies du controle PAC ! Bon ca n'est pas un controle de surface (procédure que je connaissais tout de même un petit peu !), il s'agissait d'un controle sur notre troupeau de brebis (controle PCO pour les connaisseurs), ca a été un peu tendu de retrouver toutes nos bestioles mais le controle s'est a priori bien passé. En même temps j'ai pu demander des nouvelles de quelques anciens collègues au controleur !
Rencontres du troisième type :
Des taupes, et détaupe
Alors là, on va arriver à la séquence qui ne plait pas forcément à tout le monde, en particulier aux gens sensibles à l'environnement en général et à sa protection en particulier. Là ca concerne les taupes.... On en a tellement, qu'on leur met un produit puissant pour en éliminer le maximum.... Mais pour ca il faut quelques précautions dans la préparation des appareils : 
Encore un qui a une bonne tête de terroriste !! Et puis le produit s'y prête également, rien qu'à voir l'étiquette... Mais pour ça, on ne l'applique pas n'importe comment, il faut des formations et un agrément pour l'encadrement de l'utilisation.... Ca n'est pas forcément très agréable à utiliser, il faut bien le dire, au moins ca nous fait marcher dans les champs...
Génétique et embryons
Dans un autre style, plutôt "agri moderne", voici un exemple de l'utilisation de l'(excellente) génétique présente sur l'exploitation : une vache qui a eu des ennuis de santé ne peut plus allaiter ses petits.... Dans un élevage, ca ne pardonne pas : plus de petits, allez hop, à l'engraissement... Mais quand on a une vache plutot bonne reproductrice, on peut tenter un coup de poker : le prélèvement d'embryon....
J'vous explique : on insémine une vaches (on lui met la p'tite graine d'un taureau à l'aide d'une paillette), on attend qu'il y ait fécondation, et hop, on prélève tous les petits embryons qui peuvent être présents. Pour en obtenir un nombre suffisant, la vache suit un traitement hormonal adapté qui lui fait faire une "super ovulation".
Et après 
on récolte.... Attention les yeux :
Pour ça il faut un technicien formé au prélèvement et un éleveur qui sait tenir ses vaches (ca, ca va, on est équipés)
Le technicien arrive avec un camion labo tout équipé, en particulier le matériel de prélèvement (sommaire en fait : 2 flacons, des tuyaux et une boite)
Ensuite on fouille la vache (attention les yeux, j'vous aurais prévenus !)
Puis, on installe le matériel de prélèvement sur le technicien :
le principe est de rincer les parois utérines, pour évacuer le maximum d'oeufs possibles.... Dans la petite boite ronde vues sur la première photo...
A la fin de la manip, on passe directement sous la loupe binoculaire et on compte les embryons... C'est là que le savoir faire du technicien intervient, pour discerner les oeufs viables des non viables.... Et c'est aussi là le résultat du coup de poker : dans la plupart des cas, on tourne autour de 2, 4 parfois 6 oeufs viables.. Pour nous il y en a eu une quinzaine, congelables et donc commercialisables, et un seul qui ne l'était pas.... Autant dire que c'était plutot réussi. La vente de ces embryons nous donnera un revenu supplémentaire, mais il ne faut pas s'emballer non plus, c'est seulement un "plus" par rapport à la vente de la vache.
Podologie bovine
Et toujours dans les vaches, voici le nouveau salon de pédicure de nos bêbêtes :
Pour faire court (il y a un album avec les photos qui vont bien sur ce sujet, j'ai bien aimé la machine), la vache rentre dedans, elle est douuuuuucement soulevée et ses sabots sont placés à hauteur du pareur (celui qui "pare" les pieds, qui va les tailler pour leur donner une bonne forme)
C'était la première année qu'on voyait cette machine chez nous, ca ressemble un peu à un drole de vaisseau spatial, mais c'était bien pratique et apparemment, les vaches n'étaient pas vraiment stressée....
Voilà, j'ai pas été trop long j'espère ???
Ah ben si, p'tete un peu alors....
Un des projets en cours, c'est de ressortir des broussailles l'ancien cellier familial qui jouxte l'ancienne maison d'habitation. C'est tout p'tit : 3 m² au sol et 1,80 sous le plafond..... Oui, je sais, je vais faire les toiles d'araignée souvent quand j'irais voir mes tomes, mais on n'a rien sans rien !!! Et au passage, je vois l'évolution : l'an dernier je trimais comme le dernier des galériens pour remplir une bétonnière, cette année, je suis allé creuser à genoux, charrier des seaux etc... sans ressentir autant de fatigue (par contre, j'aurais pas aimé être mineur de fond....). Comme quoi, au bout d'un an on commence à sentir un mieux. 
